Arnaud Cerutti

Arnaud Cerutti

19-03-2021

11:42

17 ans après, le @ServetteFC a retrouvé la 2e place de Super League. Durant ce laps de temps, c'est peu dire que des choses se sont passées dans son histoire... ⬇️THREAD 1RE PARTIE...⬇️

La saison 2003/2004 débute avec Marco Schällibaum à la barre. Le Servette FC est alors surtout porté par Sébastien Roth, Massimo Lombardo, Goran Obradovic, Oscar Londono, Paulo Diogo et par l’attaquant Coubadja Kader.

Mais des éléments moins connus comme Yao Aziawonou ou le jeune Fabrizio Zambrella, formé au club et qui sera très vite courtisé par des écuries étrangères, font beaucoup de bien, notamment à mi-terrain.

Après 14 journées, le Servette FC occupe la 2e place du classement, à 12 points du FC Bâle (40 pts). Il fait ainsi honneur à son nouveau stade, le Stade de Genève, mais dans les coulisses, ça bataille pour reprendre le club, endetté à hauteur de 4,4 mio de CHF.

En février 2004, le club alors présidé par Christian Lüscher, est racheté par un certain Marc Roger, un Français, agent de joueurs, beau parleur et qui multiplie les promesses. Ses concurrents présumés, un groupe ukrainien et un Anglais inconnu, ne se sont jamais montrés.

Ce rachat ne perturbe pas l’équilibre de l’équipe, qui tourne bien et propose un très beau football. Preuve en est qu’elle termine sur le podium de Super League, derrière le FCB et YB. Avec 19 réussites, Kader est le 2e meilleur buteur du championnat.

A l’été 2004 pourtant, Marc Roger place un coup d’accélérateur. Il fait venir une cohorte de joueurs, pas tous très doués. Son gros coup reste toutefois de faire venir le champion du monde 1998 Christian Karembeu, Viorel Moldovan, Stéphane Ziani et Eric Hassli.

Ces gros noms suffisent à mettre des étoiles dans les yeux des passionnés du club, qui se prennent à des lendemains qui chantent. Ceci malgré l'échec en UEFA (contre Ujpest). Six mois plus tard, tout le monde déchante pourtant. Sur le terrain, le SFC n’a pas trouvé son rythme.

En dehors, c’est pire. Les problèmes financiers s’accumulent. La gestion de Roger est catastrophique. Schällibaum a été viré. Adrian Ursea a ensuite été placé sur le banc, puis est aussi venu Stefano Ceccaroni.

Acculé, Marc Roger promet que ce Servette au bord du précipice ne va pas mourir. Par une nuit froide de début 2005, il organise une conférence de presse surréaliste, durant laquelle il présente Joseph Ferrayé, présumé sauveur du club.

Roger affirme que l’homme va injecter "147 millions de francs" (à lire avec l’accent du sud-ouest) pour sauver le club. L’assistance a envie de rire, lorsque M. Ferrayé est invité à prendre la parole. Il s’agit d’une marionnette qui n’a rien à dire.

Très vite, la presse révèle l’immense supercherie. Ferrayé est un mythomane, qui prétend avoir inventé une méthode destinée à éteindre les puits de pétrole en feu au Koweï au début des années 90. Il se débat depuis avec la justice pour être reconnu.

Jamais il ne mettra un centime dans le SFC, simplement car il ne dispose a ni en poche ni sur un compte en banque de cet argent. Quelques jours plus tard, le 4 février 2005, Servette sera mis en faillite, provoquant un séisme dans le foot suisse.

Alors qu’il n’a jamais connu de relégation sportive, le club grenat parvient à repartir en 1re Ligue, troisième échelon du foot suisse, grâce à son équipe réserve. Et ce avec un nouveau président, Paco Vinas, lequel est entouré par l’ancien joueur Sébastien Fournier.

Sur le banc, le duo fait appel à Jean-Michel Aeby, ex-défenseur du club, pour (re)lancer la machine après un vague passage de Diego Sessolo. Dans sa mission, «JMA» peut s’appuyer sur des anciens restés (ou revenus) par amour du maillot. Et quelques jeunes pousses de la région.

On peut citer Lionel Pizzinat, Philippe Cravero, Aleksandar Bratic, Eddy Barea, Oscar Londono, Patrick Girod, Tibert Pont, Geoffrey Tréand et le «gamin» Julian Esteban. Equipe à battre, le SFC résiste et va chercher sa promotion en Challenge League.

Elle la cueille à mi-mai 2006 lors d’un 2e barrage contre UGS, après être allée franchir le 1er écueil quelques jours auparavant à Herisau, sous… la neige de mai! Surtout, cette saison-là, Servette flambe en Coupe en faisant tomber Thoune, alors engagé en… Ligue des champions!

Le 17 décembre 2005, l’équipe de Super League chute en effet aux tirs au but dans le frigo du Stade de Genève. Esteban est le héros de la rencontre. L’aventure se termine au tour suivant contre Winterthour, après prolongation.

A l’été 2006, Servette – avec Mati Vitkieviez - affirme vouloir d’abord se fixer dans une CHL à 18 équipes avant de rêver plus grand. Il n’est pas venu le temps de perdre les pédales. La prudence est de mise pour Vinas. Son club boucle l’exercice au 7e rang.

Parmi les hauts faits, les 14 pions plantés par Esteban en une demi-saison, dont 2 lors d’un derby lémanique de haut vol gagné 4-3 contre Lausanne. La pépite du SFC aurait pu faire d’autres dégâts, mais elle rejoint le Stade Rennais, en Ligue 1.

Servette continue donc son chemin sans Esteban. Les vieux briscards sont encore là à l’été 2007. A eux s’ajoutent en septembre Johann Lonfat, champion de Suisse en 1999 avec Servette et parti ensuite briller en France (Sochaux), ainsi qu’un certain Anthony Sauthier.

Certains joueurs, dans ce groupe 2007/2008, déçoivent. A l’image de Bouziane, notamment. Malgré les réussites de Moukoko (9), Tréand (8), Dabo (7) ou encore N’Tiamoah (6), le SFC ne termine que 8e, en deçà de ses espérances.

Entre 2008 et 2009, une révolution s’opère au sein du club. Jean-Michel Aeby déserte le banc. Son successeur Michel Sauthier ne fait rien de mieux (12 points à la trêve hivernale!). Gérard Castella peine aussi. William Niederhauser boucle la saison.

Servette est donc décevant sur le terrain. Mais paradoxalement des promesses se lèvent en coulisses. Paco Vinas donne en effet sa démission en septembre 2008. Il est remplacé par un certain Majid Pishyar.

Cet industriel iranien, bien que sulfureux, obtient les quasi pleins pouvoirs à Genève et fait de belles promesses. D’aucuns craignent alors une répétition du scénario Marc Roger. D’autres veulent voir l’avenir avec optimisme.


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